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avril 2011

DIGITAL

Les réseaux anonymes : un programme de conscience collective ‘ C1

Cet article est basé sur le travail collaboratif, sur la « Co-écriture », il pourra donc être modifié et enrichi dans le temps par différents collaborateurs. D’ailleurs, n’hésitez pas à soumettre votre point de vue ou vos idées !

Voici donc la version C1 (Collaboratif 1) suite aux retours de Fabrice, très au courant des réseaux anonymes. Un grand merci à lui ! Ses remarques sont indiquées [entre crochets].

Notre voyage d’étude en Tunisie avait pour objectif (entre autres) de comprendre et mieux cerner les enjeux, les techniques et mécanismes utilisés par les communautés pour se mobiliser sur les réseaux sociaux. La plupart de mes interlocuteurs m’ont éclairé sur un phénomène actuel, viral et catalyseur du changement : le réseau anonyme.

Les réseaux anonymes

Il y a quelques mois j’ai découvert l’univers des réseaux anonymes, qui se matérialise par des avatars regroupés en communauté. Il ne s’agit plus de personnes ou de groupes identifiables mais d’une représentation virtuelle, active, au service d’une stratégie prédéfinie et non modifiable.

Ce concept, voire cette philosophie, s’étend grâce et à travers le web, on parle de « mème internet ». Comme un buzz, on ne sait jamais d’où il vient ! Un mythe qui se crée sur Internet sans qu’on en connaisse le fondement.

Il y a peu de temps je découvrais les anonymous via 4chan (cf. ce remember tweet Wikileak + SkyBlog = 4chan ;o) RT @ndebock : 4chan déclare la guerre à la France http://bit.ly/i8KMqS.

Génial une communauté anonyme de manga hackeur, j’avoue que je n’y comprenais pas grand chose.

Pour mieux comprendre et cerner le concept de réseau anonyme, leur philosophie ainsi que les enjeux et les risques liés, je me suis câblé à la timeline (r)évolution sur twitter.

L’une des communautés qui fait le plus parler d’elle en ces derniers temps s’appelle « les anonymous », nous vous proposons l’excellente définition de wikipedia : « Anonymous est une étiquette et un mème internet utilisé dans la culture internet. En tant que mème, Anonymous désigne les actions coordonnées de plusieurs communautés formées d’internautes agissant de manière anonyme, dans un but particulier ».

Ce qu’on m’en a dit : pour être anonymous il faut être 3 et bien sûr ne rien dire à personne ;o) Une baseline dure mais claire « Nous ne pardonnons pas, nous n’oublions pas ».

Pour moi anonymous c’est un concept, une sorte de franchise pour hackiviste, hackeur… Au contraire de telecomix qui est plus un collectif, cf. définition : Telecomix, un groupe d’hacktivistes suédois, défenseurs des libertés numériques et mettant à disposition des outils pour contrer la censure sur le Net.

[Telecomix est parti de Suède, mais c’est international, et tout le monde n’y est pas anonyme, loin de là, même si c’est une forme de ‘droit’ utilisé par bon nombre de ses membres.

Ce symbole  est une déclinaison (rigolote mais pas officielle, si tant est qu’il y ait quoi que ce soit d’officiel et que ce terme ait un sens chez telecomix) du Departement of Defense/Crypto munition bureau, lui même un département de Telecomix.]

Les symboles « officiels » de Telecomix :


Je ressens ces réseaux comme des programmes. Un programme est une suite d’opérations pré-déterminées destinées à être exécutées de manière automatique.

Une véritable méthodologie de réseau virale avec un fonctionnement automatisé.

[Anonymous a aussi une dimension anarcho-démocratique quand ils discuttent des actions a entreprendre. C’est une fois la décision prise que ça peut s’apparenter à un programme.]

Pour revenir à nos affaires tunisiennes !

Lors des révolutions arabes, j’ai d’abord entendu et rencontré des hackeurs qui ont aidé au déroulement de celles ci en piratant des sites (exemple : message d’alerte en page d’accueil, indisponibilité de certains sites’) mais surtout en permettant de maintenir les connexions internet dans ces pays. En effet le pouvoir coupe les fils et les hackeurs bricolent des ponts (accès proxy), cf. notre prochain article sur le rôle des hackeurs dans les révolutions arabes.

[La fabrication de proxy n’est en fait pas du tout de l’ordre du bricolage, c’est plus de l’ordre de l’industriel car ceux-ci ont une durée de vie limitée (ils sont filtrés par les gouvernements au fur et à mesure, donc le bricolage devient pénible à la longue), en l’occurence, Telecomix est un gros producteur de proxy à destination du Maghreb et du Moyen Orient.]

Suite à nos recherches et rencontres nous sommes tombés sur un cas étrange : le cas Takriz. Nous avions identifié qu’il était particulièrement actif sur Facebook avec un blog bien fichu.

Après quelques recherches sur GOOGLE voilà ce qu’on apprend sur TAKRIZ :

TAKRIZ se présente comme le premier cyber groupe de reflexion tunisien. C’est un mouvement pionnier puisque fondé sur Internet en 1998 avec le site http://www.takriz.com/ présenté sous la forme d’un e-mag.

La ligne éditoriale est la suivante : « Pour être libre de nous exprimer, de nous informer, de publier, de nous associer, de surfer sur internet, de manifester, d’élire nos députés, de former un parti politique, il faut s’unir et résister. »

Avec une histoire mouvementée (le site a été délaissé pendant quelques temps, les fondateurs étant contraints à l’exil), le groupe revient avec TAKRIZ Network, un véritable réseau révolutionnaire sous forme de groupes anonymes recouvrant tout le territoire tunisien.

Comme l’explique sa page Facebook, TAKRIZ produit des videos, des podcasts un magazine et une gazette imprimée (le tout est gratuit). Il est doté d’un serveur SILC de communication cryptée et d’un relai d’anonymisation TOR, et d’autres technologies privées de communication entre groupes d’action.

TAKRIZ utilise donc tout ce que le web 2.0 a à offrir pour relayer ses actions :

Extranet et presse : www.takriz.net
Magazine : www.takriz.com
Twitter : www.twitter.com/takriz
Dailymotion : www.dailymotion.com/takriztv
Facebook : www.facebook.com/takrizo
Vimeo : http://vimeo.com/takriz

Les résultats d’une telle organisation parlent d’eux-mêmes (ces chiffres sont donnés par TAKRIZ) :

– Des centaines de milliers de sympathisants dont quelques dizaines de milliers sur Internet.

– La page facebook TAKRIZO reçoit fin 2010 plusieurs centaines de milliers de visites. Lors de la levée de la censure d’Internet, la page a reçu un pic de plus de 2 Millions de visites tous les jours pendant une semaine.

– Aujourd’hui la page enregistre en moyenne 600,000 visites par jour variant suivant la mobilisation et les actions de terrain en cours.

[Cependant, il faut relativiser ces chiffres : l’estimation du nombre de sympathisants est biaisée, si on se base sur leur groupe Facebook, la plupart des gens ‘aiment’ juste pour avoir des infos tout en n’adhérant pas forcément (ou même parfois pas du tout) aux idées.

L’estimation du nombre de visites sur la page Facebook de Takriz n’est pas vérifiable, et là aussi, c’est sujet à (grosse) caution.

Takriz fonctionne sur l’anonymat mais avec des pseudos/avatars fixes. Les personnalités, une trentaine, sont bien identifiées mais on ne sait pas du tout qui est derrière. Telecomix aussi, Anonymous nettement moins, même si certains sont dans ce cas.]

Conclusion

Finalement je me pose certaines questions sur ces réseaux anonymes tournants non identifiés, qui semblent incontrôlables mais qui transpirent de stratégie.

Dans ce genre de réseau, les avatars sont fréquemment redistribués au hasard, ce qui rend le système impénétrable car personne ne sait qui est qui.

Parmi les pré-requis fondamentaux des réseaux secrets ou à haute valeur ajoutée illégale, tous les n??uds ne doivent pas être maillés.

C’est certainement pour cela que telecomix, anonymous’ ne communiquent pas beaucoup ensemble.

Mon point de vue sur Takriz : ce sont des pros de l’anonymous et de l’happening. Mais que vont-ils en faire ‘

Ce système quand il ne sert plus à la révolution peut avoir tendance à rentrer en boucle comme un programme, et finalement la résultante pourrait bien être le bug !!!

EVENEMENTIEL

Interview vidéo de Haythem El Mekki, journaliste et blogueur tunisien

Lors de son passage en Tunisie, Thibaut, notre reporter sans frontières estampillé 50A, a eu le privilège de rencontrer Haythem El Mekki, également connu sous le pseudo ByLasko.

C’est ainsi qu’ils ont  pu longuement discuter de la révolution tunisienne mais surtout de ses perspectives, à savoir la démocratie 2.0. Vous pouvez découvrir aujourd’hui les meilleurs moments de cet entretien en vidéo sur le Blog 50A.

Haythem est un journaliste indépendant qui officie sur le web bien sûr, mais également à la télévision et à la radio. Il présente une revue de presse satirique sur Mosaïque FM, il est chroniqueur sur Nessma TV et collabore également avec divers médias internationaux francophones, comme sur le blog ReadWriteWeb France.

Haythem s’est tout d’abord fait connaître grâce à son propre blog : ByLasko. Comme il l’explique lui même : « C’est surtout depuis la Révolution Tunisienne que ma carrière n’a plus rien à voir avec ce qu’elle était avant le 14 Janvier 2011″.

Il est également très présent sur les médias sociaux qui ont contribué à la révolution tunisienne, via sa page Facebook et son compte Twitter.

Retrouvez prochainement la version intégrale de cette interview 50A.

Un GRAND merci @bylasko! Et comme il le dit lui même : Peace, Power & Respect !

WeLoveYou WeLoveTunisia #50ATunisia

@thib39

COWORKING LAB

50A en Tunisie : Pour ceux qui croient qu’on ne travaille pas… C1

Comme vous le savez, 50A a récemment posé ses valises en Tunisie. Même si elle avait voulu jouer les touristes et faire bronzette en sirotant un mojito, la Team 50A n’a pas chaumé contrairement aux idées reçues. Il faut dire qu’avec tous les outils qu’elle a à disposition, elle ne risquait pas d’être tranquille.

DES OUTILS DE MOBILIT??

Cela fait quelques temps maintenant que 50A utilise des outils qui favorisent la mobilité et le co-working :

– Grâce à Basecamp, il est possible de piloter un projet à distance sur un espace dédié. On peut y travailler avec tous ses collaborateurs, gérer les plannings, échanger les documents, poser des échéances etc.

– Grâce à Skype, les conf call et autres visio-conférences n’ont plus de frontières et se font en toute gratuité.

Rappelez vous par exemple lorsque 50A s’était délocalisé lors du South Coworking.

BONS PLANS TUNISIENS DU DIGITAL DRUIDE – C1 [#SecondDegré]

C1 [Nous ne cautionnons pas le « pot de vinage » c’est juste de l’humour, cf. ci dessous]

– Touver un hôtel 5 étoiles (4 étoiles minimum) et sympathiser avec le concierge (lui glisser un petit billet et un petit cadeau bien français) : vous récupérez ainsi le service premium (connexion web illimitée).

– Une fois qu’il est dans votre poche, n’hésitez pas à le solliciter. Prenez conscience qu’il peut vous trouver n’importe quoi pour satisfaire vos besoins. C’est l’occasion pour vous de vous concentrer sur la gestion de vos projets, tranquillement installé face à la mer.

C1 [Pour ceux qui croient que nous sommes une agence « pas très nette » nous leur répondons, nous sommes une agence très NET et nous invitons tout le monde à notre Barcamp à Tunis ou Paris pour essayer de participer à la révolution en mode évolution : http://barcamp.org/Barcamp(r) ]

Et pour vous prouvez qu’on ne ment pas, photos de réunion à l’appui :

 

EVENEMENTIEL

Focus sur l’Etoile du Nord, compagnie théâtrale tunisienne


Préambule :

Lors de son voyage en Tunisie, la team 50A a pu étudier de plus prêt l’apport des médias sociaux dans les plans d’action de la révolution 2.0.

Mais un voyage est également synonyme d’ouverture culturelle, c’est pourquoi 50A tient à vous présenter l’Etoile du Nord, compagnie théâtrale tunisienne. Car même en pleine révolution, le peuple tunisien est toujours très tourné vers les arts et la culture.

Comme l’explique son site internet, le théâtre de l’??toile du Nord, situé en plein coeur de Tunis, est un lieu unique dans sa conception architecturale. C’est le seul théâtre en Tunisie qui dispose d’une salle de spectacles à rapport air de jeu / public variable (qui peut accueillir des pièces de théâtre, concerts, conférences, projections, danse, formation). Ce concept lui permet de répondre efficacement aux exigences de la création théâtrale contemporaine.

Au delà de simples représentations, L’Etoile de Nord à pour vocation de soutenir et pousser à la création artistique, c’est pourquoi la compagnie invite des troupes aussi bien tunisiennes qu’étrangères et a même permis à des dizaines de jeunes musiciens, écrivains, poètes tunisiens de s’exprimer devant un public tout en les aidant dans leur insertion dans la vie sociale et professionnelle.

Cet espace dédié à l’art et la culture propose également un foyer d’accueil pour le public ainsi qu’une bibliothèque très orientée sur les arts de la scène, l’architecture, la peinture et le cinéma et qui permet aux visiteurs d’effectuer des recherches sur Internet.

Et il est important de noter que le théâtre de l’??toile du Nord travaille désormais avec l’aide du ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine.

Le théâtre proposera le mois prochain un spectacle intitulé 4.48 Psychose dont le pitch est le suivant :

4.48 Psychose est une pièce sur le suicide mais pas uniquement. Elle parle de dépression, elle parle du corps et de l’esprit qui ne peuvent être mariés. Elle parle de l’être aimé qui n’existe pas. Elle parle de théâtre et d’écriture. Sachant que l’auteur Sarah Kane s’est suicidée après avoir écrit la pièce et avant de la voir sur scène…

Une pièce qui semble lourde de sens et très conceptuelle.

En tout cas au fil de ses aventures, la 50A team a pu découvrir du partage, de la co-création, de la culture. Qu’on ne s’étonne pas que « 50A Love Tunisia » !

WeLoveYou WeLoveTunisia #50ATunisia

EVENEMENTIEL

Les aventures tunisiennes de 50A en images

Comme vous le savez, 50A se trouve actuellement en Tunisie. Avec un emploi du temps digne d’un ministre, la Team 50A a fait de nombreuses rencontres, toutes plus enrichissantes les unes que les autres.

Voici, en images, les highlights de l’aventure tunisienne by 50A :

COWORKING LAB

Tunisie 2.0 : « Democracy in progress »

Un laboratoire démocratique

 

 

 

Jeudi 7 avril 2011 / Hotel Le Consul Rue de la Palestine

 

Nous improvisons une table ronde, un échange engagé riche d’enseignement, d’espoir et d’envie. A ce jour c’est fou comme chaque citoyen tunisien se sent responsable, et cherche à s’engager pour son pays. Soit via une association, en créant des événements ou produisant du contenu.

WAHOU que ça fait du bien de voir et d’entendre cela !!!!!!!!

Laissez nous vous présenter nos trois interlocuteurs privilégiés :

Sarah Ben Hamadi :

 

# Secteur : édition

Organisatrice Barcamp Tunis 2011

twitter.com/#!/Sarah_bh

http://un-oeil-sur-la-planete.blogspot.com/

Chokri Ben Dhaou:

CEO Thalensys

Engagé & bénévole dans l’association ATUGE : http://www.atuge.org/ (Association des Tunisiens des Grandes Ecoles)

Habib Tammar

Blogueur & enterprenarstist : http://www.facebook.com/Bibouddha

Nous l’avions rencontré en octobre 2010 à notre Barcamp e-réputation, de passage à Tunis forcément nous devions lui rendre visite.

Il surfe sur la vague web et fait de la production musicale pour lui Biboudha du rock electro et produit d’autres artistes dans son HomeStudioPro.

Habib est typiquement le citoyen du monde « branché »  il n’est n’y activiste ni planqué, il souhaite juste que le consensus global suive la voie des pays occidentaux.

On compte sur lui pour notre évènement sur Tunis ;o)

1. Développement & réflexions en cours

4 axes de travail concernant la révolution du peuple tunisien :

. Axe pédagogique concernant la démocratie : comprendre les attentes du peuple tunisien à savoir mettre fin à la corruption et aux passe-droits, pouvoir s’exprimer librement.

. Axe socio-économique pour aider les entreprises en difficulté en proposant des avis d’experts comptables, de banquiers, de consultants pour aider celles-ci à traverser cette période délicate mais pleine de promesses.

. Axe Think Tank : pool de consultants pour créer une banque d’idées et rédiger un livre blanc.

Il s’agit par exemple de mener des réflexions autour du développement des régions défavorisées en prenant une région pilote.
Comment sensibiliser les entreprises à assumer des responsabilités sociales ?

En effet sans infrastructure sociale (écoles, routes, hôpital), il est impossible d’attirer des entreprises. Le développement économique passe donc par un engagement social.

 

. Axe Démocratie 2.0 : comment favoriser et fédérer les initiatives pédagogiques en s’appuyant sur les nouveaux outils.

2. Focus sur les Medias & medias sociaux

Avec un dictateur au pouvoir depuis 23 ans, le contenu médiatique s’apparente bien plus à du publi-reportage !

La formation journalistique est en jachère, tout reste à faire. Tant sur le plan de formation que sur le plan de l’information.

Comment comprendre et détecter une rumeur ? Comment filtrer l’information et citer ses sources sans tomber dans « je l’ai lu sur facebook, donc l’information est vraie ». Rappelons que Facebook est un vecteur de diffusion d’information, mais aussi de désinformation, le peuple tunisien doit être sensibilisé à cela.

Nous assistons à une véritable effervescence, la liberté d’expression est désormais possible. Cependant les medias de masse ne sont pas du tout préparés pour le moment. Beaucoup de journalistes des medias TV / Radio ont retourné leur veste et du coup leur crédibilité est limitée.

Les medias sociaux

Les tunisiens que nous rencontrons sont d’accord à 200 % pour affirmer que Facebook et Twitter sont de véritables outils de mobilisation.

De nombreux ministères possèdent désormais leur page fan facebook. Le rôle de ces pages fan est de garantir que la source d’information provient du bon canal. C’est quand même incroyable !!!

La page du Ministère de l’intérieur du gouvernement Tunisien compte plus de 173 000 fans ! C’est dire à quel point la démocratie 2.0 est en route : http://www.facebook.com/ministere.interieur.tunisie

 

 

Conclusion

Le but de notre démarche est de transformer l’enthousiasme en réalité.

Nos échanges avec Sarah, Chokri et Habib ressemblent fortement à une réunion de pré-Barcamp.

Un vrai brainstorming sur la démocratie 2.0 ou comment se servir de la philosophie Open Source, de méthodologie agile et du marketing google pour créer les fondements de la gouvernance de demain.

Nous avons donc décidé de transformer ces paroles en acte, en organisant en juillet ou septembre un Barcamp suivi d’une HackingParty en simultané à Tunis / Paris. Avec un objectif clair : réfléchir sur des méthodologies innovantes de nouvelle gouvernance, ce qu’on peut appeler simplement la démocratie 2.0.

Un événement que nous imaginons déjà comme une première journée de réflexion à Paris et Tunis sur la définition d’outil fonctionnel de la représentation citoyenne, suivi de 2 jours de HackingParty (@glenux prépare tes valises !) regroupant des développeurs à Paris et Tunis pour réaliser des prototypes, application Facebook, iPhone mis en ligne à la fin de l’événement. Ces outils seront libres de droit et diffusés.

Cette démarche est utile pour tous, même si les Tunisiens ont pris de l’avance avec leur (r)evolution, nous avons des échéances présidentielles dans très peu de temps.

La voix du peuple via les réseaux devient déterminante et j’espère que nous n’allons pas passer à coté d’opportunité de réellement participer au changement.

N’hésitez pas à nous contacter pour participer !!!!

WeLoveYou WeLoveTunisia #50ATunisia

@nicolas2fr @thib39

ARCHITECTURE SOCIALE

Entretien avec Sami Ben Hassine, co-fondateur du Pacte Tunisien

Le PaCTE Tunisien

Tout commence fin décembre, 6 personnes d’origine tunisienne connectées sur skype qui échangent sur les événements que l’on connait en Tunisie.

« Que pouvons nous faire pour notre pays que l’on aime ? »

Instinctivement, naturellement, spontanément l’idée de regrouper les compétences des tunisiens aux 4 coins du monde jaillit, né le PaCTE Tunisien : www.pactetunisien.org.

Pacte des Compétences Tunisiennes Engagées pour la stabilité et la reconstruction de la Tunisie Moderne, après la Révolution du peuple Tunisien.

Attention nous ne parlons pas de révolution de « jasmin », terme réservé aux journalistes et occidentaux, il s’agit bien d’une Révolution, celle du Peuple Tunisien.

L’association se monte en France, et en Tunisie. Aujourd’hui plus de 6 000 signataires du PaCTE qui s’engagent à :

« Je soussigné(e), citoyen(ne) tunisien(ne) ou tunisien(ne) de coeur, m’engage à préserver et défendre les acquis de la révolution du peuple tunisien du 14 janvier 2011, et je m’engage à :

  • Mettre mes compétences et mon expérience au service de la Nation et de son Peuple souverain.
  • Contribuer à garantir une vie digne à chaque citoyen tunisien.
  • ??tre intègre, servir l’intérêt national, militer contre la corruption, le favoritisme, le culte de la personnalité, l’injustice et toute forme d’exclusion.
  • Oeuvrer pour la garantie de la liberté en la préservant de toute dérive extrémiste.
  • Respecter la démocratie dans la Tunisie de demain et le pluralisme de son paysage politique.
  • Soutenir les démarches participatives pour une meilleure représentativité de la société civile.
  • Contribuer à garantir l’égalité des chances entre tous les tunisiens et dans toutes les régions. »

La premier message consiste a expliquer qu’il ne s’agit pas d’une organisation politique, mais d’un mouvement citoyen neutre et apolitique !

Plutôt que la « Degage Attitude », il s’agit de fédérer les énergies et de s’engager pour la Tunisie.

Le PaCTE Tunisien se veut :

  1. Force de proposition (auprès du gouvernement tunsien)
  2. Force d’action
  3. Force de veille et de modération

Très rapidement des groupes de travail décentralisés se créent autour des thématiques suivantes :

  • groupes entrepreneurs
  • développement régional
  • medias
  • la nouvelle constitution tunisienne

Comment orchestrer ces différents groupes de travail décentralisé ? Quelle méthodologie appliquer ?

Une équipe d’organisateurs de 15 personnes en France et 15 personnes en Tunisie (hors groupe de Travail), on parle de « facilitateur » ou « d’accompagnateur », de « conseillers » avec un seul mot d’ordre : « prenez vos propres décisions ».

L’équipe d’organisateurs s’inspire et utilise des outils et méthodologies qui ont fait leur preuve, puisqu’il s’agit des méthodes de Google entre autres.

  • 2 coordinateurs par groupe. 1 mailing list / groupe.
  • 1 newsletter diffusée tous les 15 jours auprès de chaque coordinateur afin d’informer chacun sur l’avancée des groupes de travail respectifs.
  • 1 outil de gestion de projet : basecamp (http://basecamphq.com/)

Bien entendu, le partage de documents via Google Docs et fédération des groupes via Googles Groups.

P2Wordpress qui combine la force de WordPress et de Twitter, on parle de communication en temps réel. (Cf. la démo vidéo).

Seuls quelques membres ont accès à l’annuaire afin de faciliter les mises en relation saines et pertinentes !

Le format vidéo séquencé est privilégié plutôt que du texte et de longues explications. (format court et format long).

Désormais il s’agit de développer de plus en plus d’antennes locales comme le chantier de développement récemment créé à Sidi Bouzid (http://pactetunisien.com/sidi-bouzid/)

Chaque antenne créée se voit remettre un « WELCOME Pack » composé d’une newsletter, d’une présentation des différents outils et d’une présentation des groupes de travail.

Les indicateurs de performance (KPi) sont les suivants :

  • nombre de pactés
  • nombre de groupes de travail
  • consolidation et efficacité des groupes de travail

Parmi les objectifs à court et moyen terme :

  • simplifier la plateforme (zen attitude et suppression de tout le superflu) pour aller à l’essentiel
  • recruter des community managers pour animer les différents groupes et communautés

Vous l’avez compris, il s’agit d’une formidable démarche d’intelligence collective qui utilise les outils et médias sociaux en vue, entre autre, d’influencer la prochaine élection de l’Assemblée constituante du 24 juillet.

RESPECT !

Site communautaire : pactetunisien.com

La page Facebook : http://www.facebook.com/pactetunisien

COWORKING LAB EVENEMENTIEL

C’est officiel, 50A part en Tunisie !

Cela fait maintenant plusieurs mois que le débat fait rage autour du rôle des médias sociaux dans les manifestations en Tunisie et Egypte, où on a pu voir des réseaux comme Facebook et Twitter jouer un grand rôle dans l’organisation des manifestations et dans la transmission des informations. On a entendu parler de Citizen Power, de Démocratie 2.0, d’Hacktivisme Citoyen

Sur 10 millions de Tunisiens, 2 millions possèdent un compte Facebook.

Alors faut-il s’arrêter à ce simple constat ou en tirer des enseignements ? Vous me direz sans doute que la meilleure chose à faire serait de se rendre sur place et en parler directement avec les acteurs de cette révolution 2.0. Et bien c’est exactement ce qui va se passer :

50A part en Tunisie !

Que les choses soient claires, les membres de la 50A Team ne s’improvisent pas journalistes, le but n’est pas de revenir sur les événements qui ont déjà été traités dans les médias (cf. notre sélection d’articles).

Ce sont justement les citoyens qui sont devenus journalistes lors de ces événements. 50A part en Tunisie pour les rencontrer, échanger, apprendre, toujours dans une logique de Co-Working, de Co-Learning.

3 objectifs clairs :
– Trouver un lieu pour le Barcamp E-réputation #EreputationCamp3
– Trouver des partenariats pour monter une Community Management School
– Rendre réel l’expérience de (r)évolution

Au programme, des rencontres, des interviews, des vidéos. Chaque jour vous pourrez suivre les aventures tunisiennes de la 50A Team sur ce blog et sur notre page Facebook.

Petit avant goût : vous pourrez découvrir très prochainement l’interview de Sami Ben Hassine, co-fondateur du PaCTE Tunisien.

50A <3 Tunisia

Pour plus d’infos sur les événements Tunisiens, voici notre petite sélection d’articles :

http://www.liberation.fr/monde/01012314230-tunisie-les-reseaux-sociaux-ont-ete-une-piece-maitresse-de-cette-revolution

http://www.siliconmaniacs.org/evenement-revolution-tunisienne-laboratoire-de-democratie-2-0/

http://www.rue89.com/yeti-voyageur/2011/01/14/tunisie-la-premiere-revolution-populaire-de-lere-numerique-185707?page=1

http://www.liberation.fr/monde/01012314415-slim404-en-reunion-ministerielle

DIGITAL

La FreedomBox Foundation, une révolution annoncée

Rassurez-vous, on ne va pas faire de la pub pour une énième box d’un FAI qui voudrait s’en mettre plein les poches, bien au contraire ! La FreedomBox Foundation propose une nouvelle vision du web et révolutionnera sans doute à terme les problèmes de confidentialité des données.

Eben Moglen, professeur de droit et d’histoire du droit à l’université Columbia et avocat conseil de la Free Software Foundation, a tenu un discours lors de l’événement intitulé Freedom in The Cloud, organisé par le New York ISOC branch. Il y a donc présenté le projet de la FreedomBox Foundation.

Lors de son intervention, Eben Moglen a démontré à quel point tous nos outils web (notre agenda en ligne, notre compte Gmail…) sont espionnés, que chaque information que nous échangeons via nos réseaux sociaux sont analysés et réutilisés à des fins commerciales ou contrôlés pas les Etats. Il s’interroge sur le fait que nous avons jeté notre vie privée à la poubelle, concédant nos informations personnelles aux serveurs de Microsoft, Facebook et Google :

 » Nous sommes tous plus ou moins connus sur internet. Nous voulons y vivre. C’est notre lieu de vie. Nous ne voulons simplement pas vivre avec une caméra vidéo sur chaque arbre et un micro dans chaque buisson, et un data miner sous nos pieds partout où nous marchons, et internet est comme cela aujourd’hui« .

Il pose donc la question : « pouvons nous revenir en arrière ? « . Sa réponse : oui !

Regardez la vidéo de son intervention en version originale et intégrale en cliquant ici.

La liberté selon la FreedomBox Foundation

La FreedomBox va donner la possibilité d’avoir un serveur personnel fonctionnant avec un système d’exploitation libre, utilisant des logiciels libres, visant à créer et préserver nos données personnelles.

L’idée serait de fonctionner avec des « plug servers » qui sont en fait des ordinateurs compacts, pas plus grands que votre chargeur de batterie. Ces plugs servers seront donc placés chez les gens, ou dans les bureaux, et donneront la possibilité aux personnes de maîtriser leur vie privée et leurs informations personnelles : une véritable alternative  aux réseaux centralisés et contrôlés par les sociétés privées et les Etats.

La principale difficulté de ce projet n’est pas technique, mais plutôt que les gens doivent prendre conscience que leur vie n’est en rien privée actuellement sur internet et qu’ils doivent donc changer leurs habitudes. Il faudra alors abandonner Facebook et Gmail et utiliser de nouveaux logiciels libres. Oui, il est bien question ici d’abandonner Facebook !

La FreedomBox Foundation avait utilisé le site Kickstarter dans une logique de Crowd Founding pour  récolter des fonds via des donations. Avec un objectif de 60.000 $, ils en ont finalement récolté près de 90.000 ! Il est d’ailleurs toujours possible d’effectuer des donations via un compte PayPal. Ce projet prend donc de l’ampleur et fédère de nombreuses personnes. Comme quoi il n’est pas si aberrant d’imaginer pouvoir changer nos habitudes 2.0.

La FreedomBox Foundation : véritable révolution

Ce projet est donc réellement révolutionnaire : cela redéfinirait le fonctionnement du web et permettrait théoriquement plus de libertés et plus de confidentialité pour l’utilisateur. On peut même imaginer l’impact dans les pays totalitaires : il ne pourrait théoriquement plus y avoir de contrôle par les Etats.

Mais cette vision d’un nouvel internet soulève des questions et rentre en contradiction avec les tendances du moment : cela va par exemple à l’encontre du Cloud Computing qui était pourtant l’un des sujets phares de cette même conférence au nom évocateur : Freedom in the Cloud. Là où certains voient nos données « dans les nuages », Eben Moglen les voit dans de minis serveurs hébergés à la maison.

Autre paradoxe, alors que nous nous félicitons aujourd’hui du rôle qu’a pu jouer Facebook ou Twitter en Tunisie et en Egypte, Eben Moglen y voit lui une réelle menace pour notre vie privée et veut contrer ces réseaux sociaux. Pourtant on peut se demander quel logiciel libre pourra avoir autant de poids que Facebook et Twitter. Cela arrivera peut être à terme, mais dans l’immédiat, la révolution du monde arabe se situe sur les réseaux sociaux actuels.

La FreedomBox Foundation est donc une démarche à suivre, qui peut apporter un réel changement dans les années à venir, mais il faut aussi prendre conscience que de grands changements s’opèrent dès aujourd’hui. En attendant les logiciels libres de demain, il faut pour l’instant utiliser les supports actuels, qui, même s’ils présentent des effets pervers au niveau de la confidentialité, représentent le seul moyen d’expression pour certains peuples.

COWORKING LAB

MediaLab-Prado : la Co-Création à l’espagnole

Inclusiva-Net au Medialab-Prado

De passage à Madrid ces derniers jours, notre Digital Druide en a profité, entre deux tapas, pour faire un petit tour du côté du MediaLab-Prado.

Le MediaLab-Prado est un centre dédié à la recherche et à la production dans le domaine de la culture digitale et financé par la ville de Madrid. Il a pour but de trouver un lieu commun à l’art, la science la technologie et à l’aspect social.

De nombreux ateliers y sont proposés pour participer à de projets, des conférences, des séminaires, des expositions, des concerts, des présentations… En prime, tous ces événements sont gratuits et ouverts au public.

L’idéologie du MediaLab est basé sur le travail collaboratif et la participation collective pour la production comme pour la recherche. Le MediaLab-Prado est donc considéré comme un des centres européens les plus actifs et créatifs en terme de culture digitale.

Plusieurs programmes sont à l’affiche en ce moment et notamment les projets intitulés Visualizar et Inclusiva-Net.

Visualizar propose des stratégies et des outils pour visualiser les data (à voir l’exemple de ce site qui mappe les « maisons tristes »), alors que Inclusiva-Net propose une recherche et des réflexions autour de la network culture.

Avant de donner la parole au Digital Druide, revenons sur deux notions importantes qui serviront pour la suite :

C’est quoi un MediaLab ?

A la base un MediaLab était un laboratoire du MIT (fondé dans les 80’s par Nicholas Negroponte) où de nombreuses recherches ont vu le jour, notamment concernant la réalité virtuelle. De nombreux MediaLabs sont ensuite apparus un peu partout en Europe en débutant des recherches autour des nouvelles technologies, du multimedia et du design. Un MediaLab a pour but de créer un espace pour l’expérimentation et la fabrication, dans un esprit de culture libre, d’apprentissage et de processus collaboratifs.

C’est quoi une imprimante 3D ?

L’imprimante 3D, également issue du MIT, permet de produire un objet réel à partir d’un fichier CAO en le découpant en tranches puis en déposant ou solidifiant de la matière couche par couche pour, en fin de compte, obtenir la pièce terminée.

Parole de Druide

Le monde change et c’est chaque fois un réel plaisir de voir que partout sur la planète des petits feux s’allument pour montrer une nouvelle voie.

Encore une fois à Madrid au MediaLab du Prado, j’ai rencontré @jararocha qui nous a expliqué les divers travaux en « Working Progress ».

Au milieu de 2 imprimantes 3D et d’une kinetic 360 hackée, on se rend compte qu’il n’y a plus de frontières et que la culture digitale est entrain de (r)évolutionner le monde.

Tout de suite nous avons parlé Barcamp / Hacking Party / Digital Art et pour une fois pas besoin de reprendre l’historique des 4 dernières années.

Jara nous a expliqué que le MediaLab est un endroit ouvert à tout public, il organise régulièrement des workshops sur diverses thématiques (creative commons, électronique, sociologie et open source).

J’ai pu découvrir un réseau internet sans fournisseur d’accès, où les individus sont les noeuds. Ce qui permet d’acheminer Internet dans des endroits inaccessibles  aux infrastructures telecom. Ce qui m’a rappelé un projet que j’avais imaginé sur un Internet où les noeuds seraient dans nos vêtements et donc en perpétuel mouvement (=stable).

Mais aussi de pouvoir protéger et partager ses informations en toute liberté #Hadopi #Lopsi (à venir notre article Freedombox Foundation).

J’ai vu des imprimantes 3D qui impriment des personnes en mouvement à l’aide de la kinetic (cf. les personnages jaunes en photo).

Bientôt ils imprimerons des gâteaux aux chocolats, des macarons…

Enfin nous avons parlé du 50AHOMEDIGITAL (espace de co-création en cours de réalisation) qui, à première vue, s’intégrerait à merveille dans l’écosystème madrilène.

Merci au MediaLab, Merci Madrid !!!

@nicolas2fr

Découvrez les photos de notre Digital Druide :

 

 

 

 


ARCHITECTURE SOCIALE

Arrêtez de prendre les gens pour des CONSommateurs

Dans cette société d’ultra communication dans laquelle nous vivons, on se rend compte que les communicants (entreprises, marques, politiques) s’adressent aux gens comme à des consommateurs en pensant pouvoir influer sur leurs comportements, sur leur façon de penser, pour déclencher les actions voulues.

Pourtant on voit bien aujourd’hui sur le web que les internautes sont devenus des citoyens militants prêts à faire bouger les choses (vous avez dit {R}évolution ?). La preuve : l’exemple Sodexo.

Depuis maintenant quelques temps, on utilise le terme de consom’acteur dans le langage marketing. Une typologie d’acteurs apparue grâce au web 2.0 où le mot d’ordre n’était plus d’être le simple destinataire d’un message, mais d’en être également acteur sur la base du travail collaboratif. Mais cette logique reste biaisée car encore une fois les communicants y trouvent des intérêts : en poussant le consommateur à devenir contributeur, on peut mieux le connaître pour tenter d’influer de manière plus efficace sur son comportement.

Mais aujourd’hui les internautes ne se cantonnent plus à un rôle de consommateur ou même de consom’acteur, ils deviennent des activistes citoyens capables de se faire entendre et de faire bouger les choses. Et même les plus grosses multinationales ne peuvent contrôler l’action citoyenne.

Community Management Citoyen : L’exemple « Changer Sodexo »

A travers sa communication, Sodexo se positionne comme le leader mondial des solutions de qualité de vie au quotidien et se dit être un employeur engagé. Pour le consommateur lambda qui utilise ses tickets resto Sodexo, pourquoi ne pas croire cette multinationale d’origine française ?

Pourtant en faisant un petit tour sur la toile, on entend un son de cloche totalement différent lorsqu’on parle de Sodexo. Le site Changersodexo.fr milite depuis janvier 2010 aux côtés d’organisations syndicales du monde entier pour « exiger que Sodexo soit à la hauteur des principes que la société met en avant en matière de responsabilité sociale, en garantissant le respect des droits fondamentaux de ses salariés à travers le monde et en s’engageant à poursuivre le dialogue social afin d’améliorer les conditions de travail de ses salariés ».

A travers ce site et de la chaîne Youtube ChangerSodexo qui propose des vidéos dénonçant les conditions de travail inacceptables qu’impose Sodexo à ses salariés du monde entier, ces citoyens activistes ont réussi à faire plier la multinationale. En effet, le 8 mars 2011, Sodexo a accepté de « transiger une affaire soumise au  National Labor Relations Board (NLRB) au sujet de sa politique en matière de droit d’expression de ses salariés à l’égard des médias ». Une première victoire pour l’action citoyenne.

Jusqu’ici Sodexo avait une politique très stricte et extrêmement restrictive en matière de médias car la société exigeait que ses salariés ne s’expriment sur « aucun sujet » sans l’accord préalable d’un responsable. Mais grâce aux actions menées par ces activistes 2.0, Sodexo a publié une nouvelle politique des médias « qui n’est plus de nature à porter atteinte à la liberté d’expression des salariés quant à leurs conditions de travail et quant aux problèmes rencontrés sur leur lieu de travail. Sodexo doit notifier ce changement de politique à tous ses salariés aux Etats-Unis ».

L’action citoyenne n’a donc plus de frontières pour s’attaquer aux multinationales. Aux Etats-Unis, les militants ont exactement le même fonctionnement qu’en France avec le site ClenUpSodexo.org et la chaîne Youtube CleanUpSodexo.

Vous avez dit {R}évolution ?

Si l’on se place d’un point de vue plus général, on se rend bien compte que cela change  le rôle et le fonctionnement de l’entreprise. Il s’agit donc maintenant d’exercer un community management citoyen. Chaque recommandation stratégique devra mettre le citoyen au coeur de sa démarche.

La transparence ne sera plus un buzzword green wasté mais une logique d’action.Les entreprises seront confrontés à des bad buzz réguliers qui devront être réglés au cas par cas.

L’entreprise va donc devoir repenser l’ensemble de ses services. Finalement, c’est la construction de l’entreprise de demain : l’entreprise 2.0.

DIGITAL

L’art numérique en temps réel : Google Give Me Five

Albertine Meunier, artiste numérique qui officie depuis 1998 en utilisant internet comme son matériau de prédilection, a décidé de créer une oeuvre numérique en temps réel autour de Google. Son nouveau projet démarré depuis Décembre 2010 s’intitule Google Give Me Five.

Comme l’explique son blog Arte Creative :

De la masse de nos recherches se dégage sûrement les tendances de notre époque, les tics de nos répétitions, les hoquets de l’actualité, en un mot « nous » à la puissance Google (…)

Google, Give me 5 interpelle Google, notre ami de tous les jours, en lui demandant amicalement : Google, Give me 5 (donne moi 5) , donne moi 5 mots, 5 expressions ou 5 noms. Donne moi 5 chances.

S’affichent alors à la manière d’une litanie, jours après jours, les 5 requêtes les plus tapées sur le Google.com (…) Défile alors une série d’étrangetés et bizarreries de ces recherches qui ne sont pas miennes, mais qui sont le reflet majoritaire du jour.

Découvrez le projet Google Give Me 5 en cliquant ici

Son oeuvre se base en fait sur les « hot searches » du jour que Google compile quotidiennement sur Google Trends.

A travers Google Give Me 5, Albertine Meunier pose en fait la question de savoir si nos recherches Google, acte quotidien qui peut nous paraître insignifiant, peuvent avoir du sens. Si les traces qu’on laisse sur les moteurs de recherches ne pourraient finalement pas déboucher sur un chemin numérique jusqu’alors insoupçonné.

Albertine avait d’ailleurs déjà travaillé sur ses propres recherches Google sur un projet nommé My Google Search History, à découvrir ici.