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juillet 2014

LES CONTRIBUTIONS

À Bron, la Fabrique d’Objets Libres réinvente la production d’objets !

Notre série d’été produite avec le soutien de CASTORAMA vous emmène à la rencontre de hackers et de leurs micro-usines du Futur. Pour ce premier épisode, notre envoyé spécial Pascal Herard (aka Drapher) est parti en Rhône-Alpes à la rencontre des inventeurs de la Fabrique d’Objets Libres (FOL).

La Fabrique d’objets libres est un FabLab engagé dans une démarche de production d’objets du quotidien mais aussi à vocation professionnelle, avec la volonté d’offrir toutes ses créations au domaine public. Du design, à la conduite de projets, le hack d’outils, la recherche et développement, les partenariats avec des structures professionnelles, ce FabLab est très investi dans l’exploration des nouvelles voies de la ré-industrialisation par le numérique. Tous les objets créés sont en open-source, documentés et libres de droit. Rencontre avec les explorateurs des probables mini-usines du futur.

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La MJC de Bron, près du boulevard périphérique sud, accueille une association très particulière dans ses sous-sols : le premier et le seul FabLab de la région lyonnaise. Les secrétaires de la MJC sont habituées à indiquer au public le chemin pour accéder à ce laboratoire un peu particulier, où l’économie, le design et production industrielle du futur sont en cours d’élaboration. “Vous descendez les escaliers, il y a une porte à double battant, vous allez au fond du grand couloir et vous verrez une porte orange sur la gauche : c’est là-bas.” Nous nous exécutons, un peu impressionnés : la FOL (Fabrique d’Objets Libres) est un FabLab qui affiche sur son site web des ambitions très “professionnelles” dans l’approche : méthodes projets, laboratoires thématiques…

En surface, un FabLab très classique

L'une des deux imprimantes 3D du FOL

L’une des deux imprimantes 3D du FOL

La première salle, d’une vingtaine de mètres carrés, est occupée par une demi-douzaine de personnes affairées autour de deux imprimantes 3D, des ordinateurs portables, toutes en pleines discussions. A l’entrée, assise derrière une petite table, une jeune femme nous accueille : Karine est la première employée du FabLab, en Contrat d’avenir. Il y a des objets en bois, en plastique, en tissus, en carton, un peu partout sur des étagères et des tables : porte-bagues, tableau technique en bois gravé, statuettes, et de nombreux autres petits objets à l’utilité indéfinie.

Karine nous présente Stéphane Mor, le contact principal de l’association et instigateur du Lab, qui ne perd pas de temps pour nous présenter la structure et ses matériels : “Vous êtes ici dans la première salle du FabLab, la plus calme normalement : il y a deux imprimantes 3D, et une découpeuse vinyle qui permet de faire des auto-collants, des stickers, de découper du carton, plein de choses de ce style là.” Jusque là, rien que du très classique.

Stéphane nous guide ensuite vers une deuxième salle, plus spacieuse, avec de grandes tables en son centre et des matériels installés le long des murs, où une dizaine de personnes s’activent : “ici, c’est plus axé montage, bricolage, avec du matériel adapté, mais il y a surtout la machine à découpe laser”. L’engin a la taille d’un juke box, équipé d’un couvercle transparent, avec à l’intérieur une sorte de grille noire qui sent le brulé. “La découpeuse laser permet de découper du bois, du plexi, à partir d’un fichier vectoriel en deux dimensions sur un ordinateur. C’est une utilisation à la portée de tout le monde. Nous avons aussi une fraiseuse numérique, et des matériels plus classiques pour percer, visser, etc.”

R&D associative en mode projet

La Fabrique d’objets libres, sous l’apparence d’un FabLab très classique a fait des choix particuliers. Au-delà de mettre simplement des matériels numériques à disposition de ses membres, la FOL utilise en premier lieu la méthode AGILE pour tous ses projets collectifs.

Fabrique d'Objets Libres

Fabrique d’Objets Libres

Bien connue des développeurs en informatique, cette méthode appliquée à la conception et fabrication d’objets, permet un conception/ fabrication/amélioration de qualité industrielle, ce qu’explique très bien Stéphane Mor : “Je suis développeur, et cette méthode a fait ses preuves dans le domaine du logiciel. Je me suis dit qu’il y avait la possibilité de transférer ça à la fabrication numérique. Le dénominateur commun c’est le numérique : dès qu’on a des fichiers à produire, on peut utiliser une méthodologie AGILE pour produire ces fichiers.”

Mais comment se traduit concrètement cette méthode dans le cadre de projets de prototypes au sein du FabLab ? “Le premier point c’est la notion du produit minimum viable, c’est-à-dire qu’on produit quelque chose qui répond à l’ensemble des critères, puis on fait une évaluation terrain, on voit ce qui ne va pas, on change ce qui ne va pas, et on fait une deuxième itération (un deuxième cycle de développement, NDLR), on arrive à une version meilleure, etc.” décrit le responsable du FabLab. Cette approche est différente de l’approche classique de fabrication d’objets, et Stéphane Mor le souligne : “dans le cycle traditionnel, on définit le produit dans ses moindres détails en amont et on le réalise par la suite. Ça permet l’amélioration et l’intégration continue, avec l’idée aussi d’interfaces, parce qu’un objet est composé le plus souvent de plusieurs éléments, des connecteurs. Comme dans la cas du masque que l’on fabrique au sein du HandiLab : il faut que le tube aille sur le masque, il y a une interface, et la méthode AGILE fonctionne beaucoup avec ça.” Le HandiLab ? L’une des spécificités de la Fabrique d’Objets Libres : fabriquer des objets spécifiques pour les personnes handicapées.

HandiLab : innovation industrielle dans la “niche” du handicap

L’idée du projet HandiLab au sein de la Fabrique d’objets libres est celle “d’un espace d’expérimentation, un appel à projets permanent, sur le handicap et la fabrication numérique. Cette idée vient de l’ancien président qui était infirmier, puis de mon côté le projet m’a séduit parce que ma famille travaille dans la santé”, indique Stéphane.

Adobe ReaderLe HandiLab serait donc en mesure de fabriquer des appareils spécifiques à certains handicaps, ce que le responsable du Lab nous confirme : “Le premier projet que l’on a mené à bien, c’est un plan en braille pour un festival de la différence qui se passe à Villeurbanne. Ca a été fait grâce à la découpeuse laser, et ce qui était intéressant c’est que l’on a eu des tests avec des personnes non-voyantes et malvoyantes qui pouvaient nous donner leurs ressentis au fur et à mesure du processus de fabrication.” Ce plan a permis aux personnes non-voyantes de se repérer dans l’espace du festival, pour accéder aux stands. Un travail de longue haleine, très minutieux, qui demandait à ce que tous les publics puissent en profiter, voyants et non voyants, d’où la difficulté technique, entre autres dans la création des indications écrites en relief, devant être lisibles par tous les publics.

Ces types de produits existent déjà, mais coûtent très cher lorsqu’ils sont effectués par des entreprises. Le FabLab ne remet pas en cause les prix pratiqués pour ce type d’objets qui demandent du matériel pointu et de la main d’œuvre très qualifiée et donc onéreuse, mais estime que puisqu’ils [les membres du FabLab, NDLR] pouvaient le faire eux-mêmes, il fallait essayer.

L’aspect “objet libre” est aussi central dans cette démarche, et Stéphane Mor insiste sur cet aspect : “A la Fabrique d’objets libres, ce qu’on veut, c’est produire des objets libres, ce qui veut dire des objets que chacun peut créer soi-même à partir d’un fichier. Les conditions pour y parvenir c’est qu’il faut que les fichiers qui permettent de fabriquer les objets, soient libres, comme pour les logiciels. Il faut que ces fichiers soient facilement téléchargeables, gratuits, avec une licence qui permette le partage, et accompagnés d’une documentation adéquate. Pour que chacun puisse aussi le modifier.”

Le HandiLab a été contacté par le CTRDV (Centre technique régional de déficience visuelle) pour faire une mallette pédagogique de géographie. Ce plan tactile des continents permet de repérer les formes des continents, les méridiens et de replacer correctement les éléments correspondants.

Les hospices civils de Lyon ont aussi fait appel au FabLab pour créer un masque. Ce projet est en cours de réalisation : “ils nous ont contacté parce qu’ils cherchent à créer un masque de ventilation non invasive pour nourrissons. Ils utilisent actuellement des masques à oxygène pour bébé de 6 mois à 2 ans, et comme ils ne sont pas adaptés au prématurés, ils sont obligés de les serrer, ce qui crée des sur-handicaps. Cette ventilation non-invasive, si un masque adapté est créé, peut permettre aux nourrissons de retourner chez eux.” Aujourd’hui les constructeurs n’ayant pas vu un marché suffisant, ce masque n’existe pas, d’où la demande auprès du HandiLab pour le créer.

Les étapes finales ne pourront pas toutes être validées au HandiLab pour cause de normes à respecter, particulièrement sur les matériaux, le prototype pourrait y être quand même fabriqué, à base de polymères. Et si en Europe, la fabrication de ce masque devait passer obligatoirement par l’industrie classique pour être produit aux normes, il pourrait être fabriqué dans des espaces de type FabLabs dans des pays émergents, pour un coût très faible : “dans les pays où il n’y a rien, il vaut mieux un masque qui sauve ces prématurés et qui ne soit pas aux normes mais qui existe, plutôt que pas de masque du tout”, conclue Stéphane. Une vingtaine de personnes participent au projet, des ingénieurs, personnels de santé, designers…

Nouvelle industrie collaborative ?

Adobe ReaderLa Fabrique d’objets libres est proche de la conception industrielle dans ses méthodes, son approche. Mais comme le dit son instigateur : “nous, on va de la maquette, du prototype et de l’expérimentation, jusqu’à la petite série, mais ensuite, il y a tout un tas d’équipements que l’on n’a pas, et de savoir-faire qu’on délègue volontiers aux personnes qui en sont capables.” La FOL est donc une sorte de lieu d’expérimentation, de recherche et de developpement de produits finis, basés sur des besoins précis dictés par les personnes impliquées. Le but avoué est de permettre d’obtenir l’objet qu’ils souhaitent, avec une qualité industrielle, aidé de machines numériques, mais avec en tête des règles bien précises, propres à cette nouvelle approche de l’innovation. La collaboration en mode projet est centrale pour cet espace de recherche et développement, comme la nécessité de mettre à disposition librement toutes les innovations qui y sont conçues : la Fabrique d’objets libres porte bien son nom, en fin de compte. Une nouvelle façon de voir le design et la fabrication industrielle s’y constitue, basée sur le logiciel libre et le partage de connaissances. Il est probable qu’une partie de l’économie du futur s’invente ici. En toute liberté.

La Fabrique d’objets libres : fiche signalétique

  • Localisation : Bron (agglomération lyonnaise)
  • Superficie du FabLab : 80 M2
  • Forme juridique : association
  • Ancienneté : janvier 2013
  • Nombre de participants : 150 adhérents
  • Financement : Participatif + un peu de matériel payé par la MJC
COWORKING LAB

L’Art et le Vin en Arbois
7 Totems Folliwood pour Flora Foret ! (coup de pouce)

En l’honneur de :
– Flora Foret, la seule personne du Club de gymnastique du Pélican d’Arbois à atteindre la finale de la Coupe des Coupes du Championnat de France. (deuxième note à la poutre, classement  24ème/31)…
– du Club Pélican qui vient de fêter son centenaire le 05 juillet 2014,
Voilà donc 7 totems Folliwood !
Art contemporain… Content pour deux… voire plus !
Freddy WOOD
(Un papa heureux)
domaineforet@gmail.com
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ARCHITECTURE SOCIALE DIGITAL EVENEMENTIEL

Makers : la nouvelle révolution industrielle est en route !

Il y a deux ans, Chris Anderson annonçait une nouvelle révolution industrielle. À savoir le pouvoir de faire des trucs ! Plus prosaïquement, … transformer le pouvoir des bits électroniques dans le pouvoir des atomes… Qu’en-est il aujourd’hui ? Point à date sur un mouvement émergent et effervescent.

Un Héritage de la Culture Punk-DIY

DIY Punk
Hérité de la contre-culture du mouvement punk du DIY associé aux zines et plus généralement au rejet de la nécessité d’acheter des objets ou d’utiliser des systèmes ou des procédés existants, le mouvement des Makers fait ses premiers pas en France.

Mais Qu’est-ce Qu’un Maker ?

Un bricoleur des temps modernes, social, curieux et enthousiaste pour réaliser et partager sur une communauté de passionnés. Maker c’est un état d’esprit, à mi-chemin entre la tradition du faire soi-même et des nouvelles technologies qui offrent un éventail de possibilités pour créer et inventer.

Dans le monde entier, des passionnés se définissent eux-mêmes comme “makers” : ils auto-apprennent ensemble, s’éduquent les uns les autres et partagent ouvertement leurs idées innovantes afin que d’autres puissent construire sur leurs innovations. Ces actions ont abouti à des améliorations rapides d’outils comme les imprimantes 3D, la conception de nouveaux outils dans toutes les catégories et la création de nouveaux business.

De nos jours les makers fournissent la connaissance, les talents et outils pour tous ceux qui veulent reprendre le contrôle de leur avenir.

En 2014, le phénomène underground des bricoleurs et hackers joyeux contestant l’ordre économique existant sort de l’ombre pour créer de nouveaux lieux, inspirer les enfants et adultes à l’apprentissage et à la quête de solutions innovantes et durables pour se faire plaisir, repenser la production locale et participer à un projet social.

Les Leitmotivs : Inventer et Prototyper

En somme une agrégation de valeurs sous-jacentes autour du développement personnel, du succès professionnel, de la gestion de communauté et d’innovations continues.

Les points communs : exploration, encourager l’innovation, la créativité, le prototypage, l’apprentissage et… tout ça dans le fun !

Les centres d’intérêts des makers nés initialement autour de l’imprimante 3D et de l’Arduino s’ouvrent désormais à tous les champs des possibles : arts, travail du bois, robotique, typographie, biologie, cuisine, jardin… pour n’en citer que quelques-uns.

Tous Makers ?

Selon Chris Anderson,

“Nous sommes tous des Makers. Nous sommes nés Makers.”

La multiplicité des loisirs numériques, n’a pas changé la fascination d’un enfant pour le dessin, les briques de Lego ou les maquettes.

Les anciens vous raconteront qu’on refait du neuf avec du vieux… Oui, les makers s’inscrivent dans le prolongement des premiers clubs de radio-amateur, micro-modélisme ou des clubs de geeks historiques comme le célèbre Homebrew Computing Club.

Les makers sont des gens normaux baignés dans la culture web du partage et de ses fondements libres : inventivité, indépendance, passion, optimisme, orientés-action, exécution… Et tous convaincus que cette révolution digitale de l’atelier de Papa va changer le monde.

L’usinette : futur conducteur de notre croissance.

La culture maker est étroitement liée à l’émergence de tiers-lieux communautaires (hackspaces, makerspace, coworking, fablabs) désormais présents dans le monde entier.

Depuis la sortie du livre, c’est indéniable, le mouvement est amorcé : 50 makerspaces ont vu le jour en France pour plus de 350 dans le monde.

Maker Faire - Croissance depuis 2006

Maker Faire – Croissance depuis 2006

Et depuis 2006, les MakerFaire essaiment dans le monde entier avec des records de participation pouvant monter à 120 000 visiteurs aux US. À Paris, la dernière rencontre a réuni plus de 7500 visiteurs à Paris les 21 et 22 juin dernier à Paris. Cliquez ici pour découvrir la diversité des projets ainsi que quelques portraits de “faiseurs”.

Rejoignez le Mouvement !

Le Maker fait définitivement tomber en désuétude le nolife ou bricoleur solitaire. La culture maker hérité de l’open-source et du libre est nativement ancrée dans les réseaux, le fun, les échanges informels de pair à pair, bref une culture participative et collaborative où tout le monde est invité à participer.

Si vous vivez en France et si vous vous reconnaissez dans les valeurs d’un “Maker”, nous ne pouvons que vous encourager à visiter un de ces lieux. Vous y rencontrerez des gens merveilleux et trouverez quelques pistes géniales pour y connecter vos passions.